novembre 1, 2025

Lecture marcusienne des exclusions en contexte capitaliste : le cas des États-Unis

Categories: philosophie

by Salifou AMARA

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Categories: philosophie

par Salifou AMARA

Résumé : Le système capitaliste américain est héritier d’une historicité, selon Herbert Marcuse, qui écrase les minorités raciales et les couches sociales que sont les jeunes et les femmes. Cela est dû au fait qu’elles sont victimes d’un passé rétrograde et qu’elles sont absentes des sources de décision. Une situation qui doit prendre fin, si les États-Unis ne veulent pas s’inscrire dans la logique d’une société explosive alors qu’ils ont les moyens de garantir une société paisible.

Abstract : According to Herbert Marcuse, the American capitalist system inherits a history that destroys the racial minorities and the social strata which are the young and women. That is due to the fact that they are victim of a retrograde past and that they are absent from decision-making. A situation that must come to an end if the USA don’t want to be in the line whith the logic of an explosive society when we know that the USA have the means to guarantee a peaceful society.

Mots-Clés : capitalisme-États-Unis-répression-historicité-minorités-jeunes-femmes-Noirs.

Keywords : capitalism-US-repression-historicity-minority-young-women-Black.

Introduction

En 1933, Herbert Marcuse, Juif de naissance, un an après sa thèse de doctorat soutenue sous le thème de L’ontologie de Hegel et la théorie de l’historicité1, dirigée par Martin Heidegger, dont-il devient l’assistant, se voit obligé de fuir l’Allemagne nazie avec sa famille pour les États-Unis d’Amérique.

Aux États-Unis, Marcuse pense, non seulement à l’intégrité physique que garantit cette terre, supposée être de liberté pour tous ceux qui fuient l’oppression, mais aussi à un monde d’épanouissement pour chacun. Ce qu’il découvre tout au long de ses réflexions, c’est que le système capitaliste, fierté de ce pays, est aussi celui d’une écrasante et pernicieuse politique en l’encontre de certaines minorités.

Parmi ces minorités se trouvent, les classes des jeunes, les femmes et les minorités raciales. Des classes et minorités qui vivent et qui appartiennent à un monde qui semble leur refuser ce à quoi elles ont droit. À cause d’un système technologique apparemment cohérent mais dont les intérêts de profits légalisent illégitimement tout un artifice d’exclusions.

C’est dans ce sens qu’il convient, dans une lecture marcusienne, de mieux comprendre selon le contexte capitaliste, les formes d’exclusion en œuvre aux États-Unis. Que faut-il comprendre par le système capitaliste ?

Comment se manifeste-il particulièrement aux État-Unis ? Pourquoi s’en prend-t-il à des minorités et classes sociales ?

Quels sont les éléments qui nous permettent de penser que le système capitaliste des États-Unis instaure une politique d’exclusion ? Comment mener la lutte pour un changement qualitatif ?

Pour Marcuse, les États-Unis d’Amérique ont, avec l’apogée du capitalisme, toutes les ressources matérielles, intellectuelles et humaines pouvant permettre l’épanouissement et la satisfaction des besoins primaires de leurs populations. Sauf que c’est la réalité de l’étouffement de ces besoins qui est le quotidien pour une catégorie de cette population. Une situation à laquelle il faut mettre fin tout en favorisant les luttes théoriques et pratiques qui doivent accompagner cette libération.

Dans une réflexion analytique, critique et d’orientation, nous aborderons dans un premier temps, la réalité dominatrice du capitalisme des États-Unis face. Nous verrons par la suite, la réalité des exclus du système capitaliste des États-Unis. Dans une troisième phase, nous ferons cas des critiques en l’encontre de Marcuse sur le mode de vie capitaliste aux États-Unis et les réponses à ces critiques.

1
Capitalisme américain et domination
1-1- Le capitalisme américain

Le capitalisme est généralement perçu comme un système économique qui possède plusieurs caractéristiques protégées par un système de lois et d’usages. Auteurs d’un ouvrage sur les Etats-Unis, Capitalisme et la démocratie, H.M. Closky et J. Zaller (1990, p.182), retiennent que : « La doctrine capitaliste (…) tient pour acquis que, dans la sphère économique, le propriétaire et le gestionnaire de l’entreprise privée doivent être libres de fixer les prix et les salaires, d’accumuler du capital par le moyen de l’épargne, de se prononcer sur la façon d’investir leurs richesses, et de pourvoir à toutes les conditions sur le lieu de travail ». Le capitalisme accorde ainsi la primauté à la liberté, à l’augmentation des gains et ouvre un vaste champ dans le milieu du travail et de l’investissement. L’archétype de ce système est représenté par les États-Unis d’Amérique qui se classent au premier rang mondial dans nombreux domaines.

En effet, « Si on distingue quatre critères de puissance, stratégique, économique, technologique et culturelle au sens large, les États-Unis sont en tête dans chacun d’entre eux et plus encore dans les quatre réunis » affirment P. Boniface et C.Lepri ( 2008, p.11). Stratégiquement, les États-Unis ont une influence d’une manière ou d’une autre sur le monde.

Au niveau économique, outre le fait que le dollar américain soit une monnaie de référence dans toutes les transactions internationale, les États-Unis ont une influence sur l’économie mondiale. Leur influence est considérable à la Banque Mondiale et au Fonds Monétaire Internationale (dont les sièges se trouvent aux États-Unis). À titre d’exemple, on peut noter que : « malgré l’avancée économique fulgurante de l’Asie, celle-ci ne dispose toujours pas d’un poids important au sein du FMI. Au contraire, les Etats-Unis, possède la quote-part la plus forte, avec 17,1 %, ce qui lui confère un droit de véto, étant donné qu’une réforme de statuts nécessite 85 % des voix pour être mise en place » (2016, http//www.lemondepolitique.fr). Une situation qui favorise un statu quo de domination américaine sans tenir compte des réalités de performance des autres économies. Cela se remarque aussi dans des multinationales américaines, leaders mondiaux dans leurs domaines, sans oublier l’influence des États-Unis dans plusieurs organismes internationaux.

Marcuse constate malheureusement que toutes ces potentialités offre une image bien peu reluisante de la politique intérieure des États-Unis. Cela se remarque par des pratiques répressives.

1-2- le capitalisme répressif des États-Unis

Parlant de la politique répressive des États-Unis, H. Marcuse (1973, p.40) affirme que : « ce pays possède, pour une organisation totalitaire, des ressources économiques et techniques incomparablement supérieures à celles que l’Allemagne d’Hitler a jamais eu ». Les richesses naturelles, industrielles mais aussi la capacité d’hégémonie des États- Unis sont incommensurablement plus élevée que celle qu’à pu produire l’Allemagne nazie, considérée pourtant comme étant l’épouvantail du monde.

Témoin de son temps, H. Marcuse (1971, p.181) est abasourdi, qu’aux États-Unis, pays supposé de liberté, il puisse constater ceci : « J’ai connu deux guerres mondiales, mais je ne me souviens pas d’une aussi impudente publicité pour le massacre. Je ne me rappelle pas avoir lu-même dans la presse nazie-un titre comme celui-ci : « satisfaction aux États- Unis : pas de protestation contre les gaz lacrymogènes » (Los Angeles Times, 9 sept.1965) ». Le système technologique se sert de ses outils de propagande, à l’exemple de la presse, pour légitimer de façon illégitime la politique à l’encontre des voix contraires. On a l’impression que les sujets, lorsqu’ils arrivent dans la presse américaine, sont vidés, transformés, dénaturés par rapports aux réalités qu’ils devraient traduire.

Schudson (1999, p.9) rapportant les études de D. H. Weaver et G. C. Wilhoit (1991, p.9) note que :

« Même chez les journalistes de la presse nationale, nos auteurs ne décèlent qu’un engagement très « dilué ». S’ils sont de gauche dans leur approche des problèmes de société (53 % ne considèrent pas l’adultère comme une faute), ils se révèlent extrêmement modérés sur les questions économiques (13 % seulement sont favorables à la nationalisation des grosses entreprises.) Et même parmi ceux qui se déclaraient progressistes, une nette majorité (54 %) acceptait le système capitaliste dans son principe, tout en souhaitant qu’il revête un visage humain »2.

Même ceux qui sont au cœur du système et desquels on peut espérer un changement, par leurs écrits, préfèrent se conformer à ce que Marcuse appelle, « l’univers clos » de la politique de répression du système de domination et rêvent d’un hypothétique changement, sans être les acteurs de ce changement. L’univers clos est la politique en œuvre dans la société industrielle établie, à l’exemple de la société américaine, qui admet que la rationalité irrationnelle en cours est la seule alternative. Elle ferme les yeux sur ceux qu’elle considère comme étant des déchets de sa société tout en se targuant des prouesses qu’elle étale. Elle ignore par là même que « (…) le haut niveau de vie perpétue une existence menée sous des formes de plus en plus déshumanisante et dépourvue de sens, tandis que les pauvres restent pauvres et que s’accroît le nombre des victimes de la prosperitas americana » (H Marcuse, 1973, p.32). Comme si dans la même société dite prospère, il est interdit de voir tous ceux qui sont exclus de cette prospérité et pour qui le « rêve Américain » n’est que cauchemar quotidien. La conséquence, c’est « l’état de guerre » de cette société.

Parlant de l’administration de Richard Nixon qui a dirigé les États-Unis de 1968 à 1974, voici ce que dit H. Marcuse (1973, p.39) : « On a fait des forces de l’ordre et de défense de la loi, une force au-dessus des lois. Dans de nombreuses villes, l’équipement normal de la police ressemble à celui des SS ; la brutalité de leur action nous est familière. Une dure répression s’abat de tout son poids sur deux foyers de l’opposition radicale : les centres universitaires et les militants non blancs (…) Une immense armée d’agents en civil quadrille tout le pays, s’infiltre dans toutes les branches de la société ». Par une telle appréciation de la politique de sécurité, on privilégie la répression, plutôt que les aspirations des populations. L’attaque est plus violente à l’encontre de ceux qui sont perçus comme étant des marginaux tout simplement parce qu’ils ne veulent pas jouer le jeu du système.

Les États-Unis se présentent ainsi une logique de guerre constante. On joue constamment à se faire peur. Cette logique macabre finit des fois par se transformer en réalité comme le décrit B. Nacos (2005, p.40), à propos de l’attentat terroriste du 11 septembre 2001. Elle affirme que durant de nombreuses années, Hollywood a habitué les Américains à des scénarios catastrophes. Elle soutient que : « (…) la majorité des Américains étaient habitués à ce genre d’images traumatisantes : gratte-ciel en proie aux flammes, attaque terroriste de grande envergure, destruction totale par des terroristes d’un bâtiment abritant des services du gouvernement fédéral à Washington (…) Dans sa quête haletante du succès commercial, Hollywood n’a cessé de produire des films fondés sur des scénarios catastrophes… ». Au nom de la recherche constante du gain, quels que soient les moyens, on a fait la promotion de la violence. Les États-Unis ont toléré, encouragé tous ces films qui favorisaient la guerre en leur propre sein avec pour seul objectif d’augmenter le capital, en ne tenant ni compte de cette publicité amorale, ni du monde qu’ils offraient ainsi à leurs concitoyens.

En 2000, Robert Putman dans son livre, Bowling Alone que rapporte D. Cohen (2012, p.86), explique que « 77 % des Américains interrogés déclarent que leur pays a perdu le sens de la communauté, et que « l’égoïsme » est devenu un problème (très) sérieux ». Nous sommes retombés dans une société enfermée, étouffante, où les individus sont très peu associés, voire ignorés, à ce qui touche pourtant à leur vie.

Dans cette déviation d’exclusion, des couches semblent payer un plus lourd tribut à cette politique capitaliste.

2
Les exclus du système capitaliste des États-Unis

Les jeunes, les femmes, les minorités raciales tout comme certaines classes qui n’ont pas le pouvoir de décision dans le système capitaliste des États-Unis, constituent des cibles de la politique de profit à outrance.

2-1- L’exploitation des jeunes et des femmes

Le 25 août 2016, la population des Etats-Unis est de « 324 598 000 avec une population féminine de 164 362 596 représentant 50,6% » (2016, http//countrymeter.info) de la population. Le nombre de jeunes entre « 10 et 24 ans est de 29 % en 2015 » (UNFPA, 2014, p.4). Les deux franges de cette population constituent des couches essentielles dans la démographie des États-Unis. Toutefois leur importance dans le système capitaliste est en deçà de leur véritable valeur selon Marcuse.

2-1-1- Le cas des jeunes dans la société répressive

La situation des jeunes dans le système de production capitaliste des États-Unis n’est pas si reluisante comme on pourrait le souhaiter. Le système s’en sert premièrement pour vendre ses marchandises à travers une instrumentalisation de leur physique au travers de la publicité manipulatrice et suggestive. H. Marcuse (1968, p.98) peut en ce sens affirmer que : « Les employés de bureau sexy, les vendeuses sexy, les « managers », jeunes et virils sont des marchandises qui ont une grande valeur commerciale ; quant à la compagnie d’une maîtresse agréable (…) elle facilite dans le monde des affaires, les carrières (…) ». On peut voir sur les artères de Wall Street, les grandes autoroutes, les localités de Las Vegas, de New York, de Washington ou du Texas avec leurs enseignes, panneaux gigantesques ; la beauté et les formes des jeunes exposées à profusion pour vendre toutes sortes de marchandises.

Cette forme de publicité ne suffit plus à vendre les produits de l’entreprise mais toute l’entreprise, à travers une politique qui tant à la montrer comme ayant rajeunie, plus érotique à travers des jeunes sélectionnés selon les critères cités et qui en deviennent sa vitrine. Ces jeunes ne sont qu’une vitrine qui cache derrière, toute la laideur du pouvoir financier exploitant, expansionniste et glouton. Il s’agit de faire du « buisness », des affaires, peu importe les moyens à utiliser, même si ce sont des jeunes qui servent ici de moyens. Dans un autre sens, la jeunesse constitue pour les États- Unis, une arme redoutable afin de consolider son image d’être un “Empire” dominateur du monde. Les jeunes sont en effet, un vivier de défense et d’expansion de la domination américaine à travers des lois constitutionnelles qui les obligent à s’engager dans l’armée pour le service militaire. George Bush peut être ainsi en droit de proclamer que : « (…) la guerre du Golfe annonçait la naissance d’un nouvel ordre mondial » (M. Hardt & A. Negri, 2000, p.228). Ce nouvel ordre est celui au cœur de la constitution même des États-Unis, qui fait de ce pays, non seulement, la nation la plus puissante du monde mais qui semble le présenter aussi comme le gendarme du monde auquel toutes les nations devraient se soumettre.

La fin de la guerre froide peut être considérée comme une accélération de cette forme d’hégémonie qui blanchit l’intervention de la puissance capitaliste américaine dans le monde. Les jeunes qui sont en première en ligne de toutes les guerres de ce système, au nom de la nation, au nom de l’“Empire” dont se réclament chaque jour les États-Unis. Pour H. Marcuse (1976, p.70), les jeunes sont ainsi utilisés dans le plan de la « réorganisation internationale du capitalisme sous hégémonie américaine (…) » accompagné par une « intervention militaire, économique et technique des États-Unis à l’étranger (…) ». Sans en être les concepteurs, la masse des jeunes est ainsi mobilisée pour une suprématie, une domination du monde capitaliste américain, en vue d’augmenter sa production accumulative, ses profits démesurés et son appétit sans limite.

Même dans le milieu universitaire, là où foisonnent toutes sortes d’idées de liberté des jeunes, le système capitaliste des États-Unis ne manque pas d’imposer un cap et ne tarde pas à faire preuve de répression plus que brutale. Les mouvements de contestation des étudiants, à l’exemple de ceux qui concernent l’accès aux études pour tous, dans les années de la ségrégation, sont catalogués comme étant des mouvements insurrectionnels voulant créer la chienlit, alors qu’il s’agit simplement d’étudier. Comme réponse du système, c’est la brutalité policière qui est servie aux jeunes étudiants, représentés très souvent par toutes les races.

H. Marcuse (1968, p.45) rapporte que la jeunesse est contre : « le système et son way of life, condamne sa pression constante et omniprésente ». C’est une jeunesse étudiante qui ne se reconnait pas dans les fausses valeurs de l’argent, de la force, du travail à outrance. Elle croit que la vie peut offrir mieux que cela et elle le fait sans cesse savoir.

Dans un sondage effectué par l’université de Harvard et repris par le site Slate.fr (2016, slate.fr) sous le sous-titre de « Les jeunes américains dénoncent le capitalisme », il est écrit ceci à propos de la jeunesse : « le pourcentage de ceux qui pensent que le gouvernement doit aider les pauvres à se nourrir et à se loger est passé de 43 % en 2015 à 47 % en 2016. Et 45 % de jeunes Américains sont d’accord pour dire que le gouvernement doit dépenser plus pour réduire la pauvreté, contre 40 % l’année dernière ». L’agression du manque de nourriture et de la pauvreté pour une grande partie des populations américaines, est un souci pour les jeunes qui y voient une inaction du gouvernement. Le nombre des jeunes qui pensent que cette société fait moins que ce qu’elle doit faire dans plusieurs domaines, ne cesse de grandir. De nombreux jeunes américains ne se sentent donc pas heureux dans cette société qui étouffe, même les besoins les plus essentiels. Une situation que vivent aussi les femmes.

2-1-2- La situation d’exploitation des femmes dans la société des États-Unis

La situation des femmes n’est pas reluisante dans la société américaine selon Marcuse, alors qu’elles représentent presque 51 % de la population. Elles sont en effet, les victimes d’un système qui allie à la fois, une utilisation de leur image pour vendre ses produits, renforcer une orientation sexuelle répressive à leur égard et étouffer leur identité d’être l’autre face de la même société.

Ce qui justifie bien évidemment la naissance des mouvements féminins de contestation aux États-Unis, à l’image du « Women’s Liberation Movement » (H. Marcuse, 1976, p.39). La nécessité de ce type de mouvement s’explique par « un conditionnement social » (H. Marcuse, 1976, p.41) qu’il convient de briser. La tendance à la chosification, à la marchandisation de la femme, ce que Marcuse appelle réification, est typique de la société industrielle avancée, particulièrement celle des États-Unis, où les femmes constituent un bon canal de vente, à la fois des objets ménagers, des excitants, les loisirs industriels ou les armes. H. Marcuse (1969, p.30, 31) nous précise toutefois que « l’automobile, la télévision ou les gadgets ménagers, n’ont pas en eux-mêmes des fonctions répressives, mais seulement en tant que, produits selon les lois marchandes du profit, ils sont devenus partie intégrante de l’existence des individus (…) c’est l’intérêt (…) qui se sert des communications de masse pour faire l’éloge de la violence et de la stupidité ». Les produits de la société américaine et ses canaux de communication sont ainsi mis en contribution, au travers de la femme, non dans le sens de l’ennoblir ou de la célébrer comme on pourrait le croire mais dans le but essentiel de maximiser des gains quels qu’en soient les formes.

C’est dans cette même vaine que l’intimité de la femme, sa sexualité, dans une société américaine qui chante pourtant le conservatisme et le puritanisme ; est grossièrement utilisée, abusée, dénaturée à la fois pour rentrer dans la commercialisation, perpétuer la domination masculine.

Condoleezza Rice, néoconservatrice, secrétaire d’Etat sous l’administration de George W. Bush que cite P. Gottfried (2007, p.143) peut rapporter ceci à l’occasion de la journée internationale de la femme, le 8 mars 2006 « nous luttons toujours. Nous luttons chaque jour pour l’égalité des hommes et des femmes ». La lutte que mènent les femmes aux États-Unis concerne non seulement l’équité à laquelle elles ont droit en face des hommes mais aussi le fait que leur vie ne soit pas que lutte perpétuelle.

Le constat est qu’elles luttent jusque dans leur intimité dans cette société historiquement phallocrate, qui les voit comme des êtres inferieurs, des objets sexuels, des moyens d’assouvissement de plaisirs sexuels et de procréation. Marcuse peut ainsi expliquer que nous tombons dans la sexualité désublimée. Celle-ci s’oppose à la sexualité sublimée dans laquelle Eros exprime toute sa liberté érogène jusqu’à faire des fois un avec Thanatos dans une de sorte Nirvana, de plénitude et de quiétude totale.

Pour être plus précis, H. Marcuse (1968, p.101) explique que c’est la : « forme de sexualité désublimée que l’on retrouve chez l’alcoolique de O’Neil, chez les personnages furieux de Faulkner, dans le Tramway nommé désir, dans une Chatte sur un toit brûlant, dans Lolita, dans toutes les histoires où il y a les orgies d’Hollywood et de New York, dans les aventures des ménagères de banlieue. Ici la sexualité s’exprime de façon plus réaliste, plus audacieuse, elle est moins inhibée (…) il est vrai qu’elle apparaît de façon sauvage et obscène, virile et truculente-c’est justement à cause de cela pourtant qu’elle est tout à fait inoffensive ». La femme est ainsi bien ancrée dans la banalité que la société américaine a faite de la sexualité. C’est une sexualité où on célèbre des performances physiques. Elle prend constamment des allures de pornographie avec des femmes réellement livrées dans des clubs comme des objets qu’on exhibe. Des magazines exposant toute leur nudité sont commercialisés à grande échelle. Des ouvrages dits littéraires se hissent très souvent au statut de best-sellers grâce à une forte dose d’obscénité sexuelle. On loue aussi la bonne maman qui met au monde des enfants et les élève pour servir de main d’œuvre à la société. Finalement, la sexualité féminine des Etats-Unis telle qu’elle est célébrée est en grande partie un atout pour le renflouement des caisses et la stabilité de la société américaine. C’est une sexualité qui s’identifie à la marchandisation.

H. Marcuse (1968, p.51) ne manque toutefois pas de rappeler que « les femmes en général sont plus accessibles que les hommes aux arguments « humains » ; la raison en est, qu’elles ne sont pas encore totalement intégrées dans le processus répressif de la production»3. Ce ne sont pas en effet, les femmes qui sont majoritaires au Etats-Unis dans les sources de pouvoir et de décisions. Elles ne constituent pas en priorité, la majorité des industriels ou des généraux pour indiquer la voie à suivre. Par contre, fort heureusement, elles tiennent des discours contre toutes les formes de violence, à commencer par celles qu’elles vivent dans de nombreux foyers américains. « L’entité des Nations Unis pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes » note par exemple qu’en 2010, « aux États-Unis, 83 % des filles âgées de 12 à 16 ans ont subi une forme de harcèlement sexuel ou une autre dans les écoles publiques »4. La même structure rapporte que

dans ce pays « 40 et 70 % des victimes féminines d’assassinat ont été tuées par leur partenaire intime ». Ainsi de la simple violence, l’on finit par passer au meurtre des femmes dans une société qui devrait normalement appartenir aux deux sexes. L’un est martyrisé par l’autre.

Pour H. Marcuse (1976, p.47), les États-Unis peuvent offrir mieux que cette image de la « femme (…) considérée comme un être inférieur, plus faible, essentiellement auxiliaire, appendice de l’homme, objet sexuel, outil de reproduction ». C’est pourquoi en référence à une figure de proue de cette lutte des femmes aux États-Unis en la personne d’Angela Davis, Marcuse note que son combat n’est pas celui de faveurs particulières à accorder aux femmes mais celui, non seulement de leur dignité retrouvée et surtout celui du changement du visage de cette société américaine afin qu’elle soit plus humaine. H. Marcuse (1976, p.53) affirme en ce sens que « c’est dans cette perspective qu’Angela Davis parle de la fonction révolutionnaire des femmes, en tant qu’antithèse au “principe de rendement” ». Ce même principe qui a mis à la place des humains, des machines qui n’ont que pour seul repère une technologie de gain avec un capitalisme aveugle comme boussole et dont sont victimes tous les faibles du système américain, à l’exemple des minorités raciales.

2-1- L’étouffement des Noirs et des autres minorités

Un ensemble de minorités raciales composent les États- Unis. Parmi celles-ci figurent les plus représentatives que sont les Noirs, les Amérindiens, les Hispaniques, les

Asiatiques, les Insulaires du Pacifique5 Etc. Toutes ces minorités qui appartiennent historiquement et de fait à la société américaine, sont victimes du système de contrôle, de répression et d’étouffement que le capitalisme d’exploitation a mis en place. Leur tort, c’est de ne pas, en tant que classe, appartenir à la majorité, qui a les rênes du pouvoir. Leur salaire, c’est de subir ce pouvoir qui ne voit en eux qu’une source d’enrichissement ou des ennemis à abattre, d’une façon ou d’une autre. H. Marcuse (1969, p.111) peut en ce sens affirmer que « l’homme blanc est coupables ». Ce « blanc » est différent des Blancs dans leur ensemble. C’est le « blanc » du système de profit pour qui tous les moyens sont bons pour écraser toute contestation.

Les Noirs représentent à propos, le symbole et la réalité de cette brutalité quelle que soit la réussite matérielle individuelle de quelques uns. Pour la simple raison qu’ils sont les plus nombreux parmi toutes les minorités, environs 14% (http://www.axl.cefan.ulaval.ca/amnord/usa_1situat- generale.htme, 2007), mais aussi parce qu’en plus d’avoir subi la traite négrière, l’esclavage, la ségrégation, ils continuent de vivre le racisme, la ghettoïsation et sont constamment sous les feux des tueries policières répétées aux États-Unis.

À propos de ces tueries policières sur les minorités, une étude du Washington Post en septembre 2016, reprise par le journal Français, Le Monde (2016, http://www.lemonde. fr/les-decodeurs/article/) note qu’avant la fin de cette année,

« ce sont plus de 500 personnes qui ont été tuées par la police américaine, dont 123 Noirs (27,3 % de tous les morts) et 235 Blancs (52,3 %). Ces statistiques sont en décalage avec la proportion de ces deux groupes dans la population, respectivement 12,6 % et 63,7 % des 320 millions d’Américains en 2010. De la même manière, les victimes hispaniques sont plus présentes : 79 morts (17,6 %) pour 8,7 % de la population américaine ». Les minorités qui devraient, à cause de leur faible nombre, faire partie du plus bas taux des victimes, ont les pourcentages les plus élevés. C’est une logique historique de répression des minorités qui semble se renforcer.

Dans les années 60, ce sont des leaders comme le rapporte H. Marcuse (1973, p.10), « des militants Noirs (qui) paient de leurs vies : Malcom X, Martin Luther King, Fred Hampton, George Jackson ». Ces leaders ne cherchent aucunement le martyr, mais la reconnaissance qu’ils appartiennent à cette société qui refuse pourtant de les admettre. Leur lutte s’inscrit essentiellement dans celle des droits civils et des droits des minorités.

La réalité de cette société américaine est qu’elle s’est construite sur la loi des plus forts, sur l’expansion du pouvoir de l’argent. Une politique capitaliste qu’une forte majorité applaudit, au détriment des minorités.

Entre 1892 et 1894, I. B. Wells (2016, p.53), militante américaine des droits civils rapporte dans un article paru dans le New York Age du 25 juin ceci : « (…) les statistiques recueillies et préservées par des hommes blancs, et qui n’ont pas été remises en cause, montrent que pendant ces années plus de dix mille Noirs ont été tués sans pitié, sans procès judiciaire et sans exécution légale ». En l’espace de deux ans, des « blancs » englués dans le système capitaliste du statu quo ont jugé utile, dans le Sud de ce pays, de massacrer des Noirs qu’ils accusaient de mener une insurrection qui devrait bouleverser l’ordre établi. Une accusation qui est en fait un déni des droits à la minorité et une jouissance injuste et exclusive des richesses par la majorité blanche.

Malgré le temps, les démons continuent de se réveiller quelque fois avec la bénédiction de la loi. H. Marcuse (1969, p.121) constate en effet, « par exemple, qu’il faudrait une bonne centaine d’années pour que le seul jeu électoral puisse amener une modification sensible dans la composition du Congrès des États-Unis (…) Et les agissements des tribunaux, de la base au sommet de l’échelle, ne sont pas faits pour redonner une confiance dans les institutions démocratiques établies ». Ce qui semble être une garantie pour la politique du statu quo. Le système capitaliste de l’exploitation peut confortablement, légalement mais illégitimement, continuer d’écraser toute velléité qui la remettrait en cause.

Une telle présentation de la société des Etats-Unis n’échappe pas aux critiques. Face à elles, Marcuse apportent des précisions pour un changement inévitable.

3
Les critiques à l’encontre de la pensée marcusienne sur les Etats-Unis face à la determination du changement

3-1- La société américaine mal perçue par Marcuse ?

La position marcusienne sur la société américaine, ne rencontre pas l’assentiment de certains critiques qui, s’ils ne la remettent pas totalement en cause, s’étonnent de la présentation qu’il fait du mode de vie américain.

Ils relèvent, en effet, des contradictions, des déformations, selon eux et une certaine volonté de Marcuse de faire fi de la réalité dans laquelle il vit. Dans Marcuse et la civilisation américaine, M. Ambacher (1969, p.108), Michel Ambacher, avec une feinte d’ironie, s’étonne de ce que Marcuse puisse rejeter le mode de vie américain puisqu’il n’en « subit pas la fascination (…) » « mais d’autre part, pour affirmer que « la conquête de la Nature est pratiquement totale », il faut bien que Marcuse partage l’optimisme scientifique des Américains (…) ». Marcuse, selon Ambacher, se trouve ainsi dans une sorte de dilemme intérieur. Quand cela semble l’arrange, il critique le capitalisme américain et ses capacités technologiques.

Pour Ambacher, Marcuse est lui-même victime d’un cloisonnement dans lequel il s’est mis et dont-il n’arrive pas en sortir. Il est nostalgique d’un mode de vie marxiste qu’il a forcement du mal à trouver en terre libérale américaine. C’est pourquoi, il en vient à la conclusion que : « (…) l’idéologie qui concerne la société unidimensionnelle ne saurait être absolument objective. En lui donnant naissance, Marcuse n’a fait sans doute que projeter son propre « enfermement » d’immigrant sur le monde qui l’entourait. Et à cet égard les thèmes empruntés à l’hégélianisme et au marxisme devaient plutôt contribuer à l’égarer qu’à l’éclairer » (M. Ambacher, 1969, p.128).

L’unidimensionnalité de la société américaine que dépeint Marcuse est en ce sens vue par Ambacher, comme un refus de voir toutes les possibilités qu’offre l’Amérique. Ce que Marcuse, évite de relever, c’est que dans la société américaine, les individus ne sont pas condamnés à demeurer dans leur classe sociale. De sorte que les riches et les industriels d’aujourd’hui, aux États-Unis, sont pour certains d’entre eux, des démunis d’hier ou des migrants qui ont tout abandonné pour voir la vie leur sourire à nouveau sur cette nouvelle terre.

G. Deledalle (1987, p.262), connu lui aussi pour sa grande connaissance de cette société américaine est d’avis qu’ : « en fin de compte, de l’idéologie américaine, Marcuse a adopté à son insu les « valeurs » les plus « matérialistes », parce qu’il en a rejeté l’esprit, cet esprit de laboratoire qui est la pierre de touche de la philosophie américaine. Sa philosophie débouche sur une utopie qui est la caricature du rêve américain, annonce de l’avènement d’une société de loisirs par l’automation ». Pour dire que la même société américaine que Marcuse dénonçait, est devenue le socle de sa réflexion philosophique grâce au pouvoir capitaliste et aux avancées technologiques. Tous ces éléments conjugués pourraient faire croire que Marcuse semble avoir dévoyé le sens de certains concepts sur lesquels, il s’est pourtant souvent appuyé.

Des positions que ne partage pas Marcuse.

3-2- Les réponses marcusiennes face aux critiques.

Dans L’homme Unidimensionnel, H. Marcuse (1968, p.5) reprécise ceci :

« J’ai analysé dans ce livre quelques tendances du capitalisme américain qui conduise à une « société close »- close parce qu’elle met au pas et intègre toutes les dimensions de l’existence, privée et publique (…) Mieux que jamais auparavant les individus et les classes reproduisent la répression subie (…) La démocratie consolide la domination plus fermement que l’absolutisme ; liberté administrée et répression instinctuelle deviennent des sources sans cesse renouvelées de la productivité ».

Marcuse ne prétend aucunement refaire toute l’histoire des États-Unis. Il porte, par contre, un regard historique, critique et réaliste sur les dysfonctionnements du système capitaliste des États-Unis à l’encontre des minorités et comment réorienter le pouvoir matérialiste afin de faire disparaitre la société conflictuelle et malheureuse qu’il ne cesse de nous offrir.

L’historicité de la société américaine fait allusion, non au passé des États-Unis mais au présent que les conditions d’existences passées ont favorisé et continuent de maintenir dans les relations économiques et sociales. H. Marcuse (1972, p.12) précise que l’historicité « est le titre ce qui détermine et délimite l’ « histoire » en tant que telle (…) il s’agit de l’histoire en tant que mode de l’être (plutôt de) l’histoire comme advenir, comme mobilité ». L’historicité des États-Unis reste en ce sens tributaire de ses influences historico-existentielles où les conquêtes au travers de la guerre contre des autochtones Indiens, la traite négrière, l’esclavage, l’importation de la main d’œuvre pour des travaux pénibles, le racisme ou la ségrégation continuent de hanter et de marquer la société américaine qui a du mal à faire le saut qualitatif pour se défaire totalement de cette inhumanité.

La conséquence, c’est que la répression devient banale contre « les minorités impuissantes mais toutes désignées qui apparaissent comme des corps étrangers gênant le système établi, parce qu’elles parlent un autre langage (…) Les Noirs et autres gens de couleur, les hippies, les intellectuels radicaux constituent de telles cibles » (H. Marcuse, 1973, p.46). C’est cette réalité du vécu quotidien des États-Unis qui continue de survivre, malgré les luttes continuelles pour les droits civils. Le système capitaliste ne cesse de se barricader, de se renforcer et de proposer soit l’absorption, soit l’annihilation. Devant ces critères rétrogrades Marcuse constate que tous les arguments sont en défaveur du système qui ignore non seulement les contradictions qu’il ne cesse de produire tout comme les bases de la contestation qui ne cessent de s’élargir. H. Marcuse (1968, p. 280) rappelle à cet effet, qu’ « au-dessous des classes populaires conservatrices, il y a le substrat des parias et des « outsiders », les autres races, les autres couleurs, les classes exploitées et persécutées, les chômeurs, et ceux qu’on ne peut employer (…) leur vie exprime le besoin le plus immédiat et le plus réel de mettre fin aux conditions et aux institutions intolérables ». C’est une lutte pour la survie. Elle concerne tous ceux que le système de profit écrase chaque jour. La réalité est que le capitalisme glouton ne cesse de créer des impaires qui finissent par unir toutes les forces de changements.

Les minorités d’hier sont définitivement engagées dans le processus irréversible d’être les majorités de demain. J. Millman (2002, p.282) nous donne un aperçu de cet avenir lorsqu’il écrit que : « de même que la « latinisation » de la Floride du Sud a transformé Miami (…) en capital de l’Amérique latine, de même l’immigration asiatique est en train de transformer la Californie en jardin de l’Asie ». La lutte pour des Etats-Unis moins conflictuelle passe, moins dans un affrontement, que dans un rapport démographique et économique en passe d’être remporté par certaines minorités. Sans oublier le débat d’idées sur des argumentaires historiques et humanitaires. Cet à quoi, nous invite Herbert Marcuse

Conclusion

Les États-Unis d’Amérique se caractérisent généralement comme étant la terre des immigrés mais aussi celui du capitalisme. Immigré lui-même sur ces terres, Herbert Marcuse y révèlent un continuum historique où le gain au creux système capitaliste a fait du rêve américain, un endroit où les minorités raciales, les jeunes, les femmes, les chômeurs, sans-emplois, les marginaux sociaux, sont l’objet d’une politique répressive qui s’incarne, dans les forces de répression de la justice, de la communication et ou dans le monde du travail. Pour la raison incompréhensible qu’à défaut de contrôler ces minorités, il faut les étouffer afin de garantir la propension et le règne du capitalisme américain. C’est un choix qui au lieu de conforter le système capitaliste, le livre plutôt à toutes sortes de contestations d’horizons aussi divers que multiples. Ce qui ne peut que conduire à l’effondrement de ce système. H. Marcuse (1968, p 35) nous invite à définitivement comprendre ceci : « Il n’y a pas de société sans conflits… ce serait une idée utopique. Mais l’idée d’une société dans laquelle il va de soi que les conflits subsistent, mais dans laquelle ces conflits sont résolus sans oppression, sans cruauté, je ne crois pas ce soit une idée utopique ». Les États-Unis et leur système capitaliste, ont tous les ressorts pour résoudre leurs différents, sans cruauté rétrograde, en l’endroit de leurs différentes minorités. On peut, à propos, se rappeler de cette exhortation de X. Malcom (1966, p.76) qui interpelle les États-Unis sur ce sur quoi ils disent avoir fondé cette nation : « si ce pays est une terre de liberté, qu’il le soit, et s’il n’est pas une terre de liberté, transformez-le »6

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1 MARCUSE, Herbert L’ontologie de Hegel et la théorie de l’historicité Paris, Minuit, traduit de l’allemand par G. Raulet et H. A. Baatsch 1972.

2 SCHUDSON, Michael, Le pouvoir des medias, journalisme et démocratie, op.cit, p.9.

3 Idem, La fin de l’utopie, Paris, Seuil, 1968, traduction de Liliane Roskopf et Luc Weibel, p.51.

4 http://www.endvawnow.org/fr/articles/299-faits-en-un-coup-dœil-

5 En 1978, le gouvernement fédéral américain publiait une directive appelée la Federal Directive No. 15, qui reconnaissait quatre « minorités raciales et ethniques » (« racial and ethnic groups »), ce qui correspondrait aux minorités nationales officielles, soit les ‘‘American Indians’’, les « Asian Americans » (incluant les ‘‘Pacific Islanders »), les « Blacks » et les « Hispanics » in États-Unis d’Amérique, présentation générale, http://www.axl.cefan.ulaval.ca/amnord/usa_1situat-generale.htm consulté le 10 août 2016 à 9h51mn

6 MALCOM, X, Le pouvoir Noir, Paris, L’Harmattan, 1966, traduit par Guillaume Carle, p.76.

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